Être ou ne pas être auteur.e ?

À quel moment peut-on affirmer « je suis auteur.e » ?

À quel moment peut–on se présenter en disant « Mon métier est d’imaginer et écrire des histoires car je suis auteur.e » avec toute la légitimité intérieure inhérente à cette affirmation ?

Le jour :

  • Où on écrit notre première phrase ?
     (J’écris donc je suis ––> OK, elle était facile)
  • Où on met le point final à notre premier manuscrit ? 
  • Où on partage notre manuscrit sur une plateforme ?
  • Où quelqu’un qu’on ne connait pas (du tout) paie pour le lire ? 
  • Où quelqu’un qu’on ne connait pas (du tout) publie une chronique, si possible positive ?
  • Où on signe un contrat avec une Maison d’édition ?
  •  Où on paye nos factures grâce à l’écriture ?

Dans la revue littéraire de Flammarion « Décapage », un dossier s’intitule « Est–on écrivain avant la publication (par une maison d’édition) ? L’écrivain est–il moins écrivain avant cette première consécration ? Comment assumer le fait d’écrire alors que rien n’a encore été publié ? »  

Quatorze auteurs sont interviewés et parlent du chemin (de croix ?) pour s’assumer écrivain. Finalement, pour la majorité d’entre eux, l’éditeur est l’unique garant qui valide objectivement leur légitimité à écrire même si intérieurement, de nombreux écrivains se sentaient écrivains dans l’âme depuis toujours. « Si dans les livres ou les films, on s’assume écrivain quand on n’a pas encore d’éditeur, ce n’est pas le cas dans la vraie vie… ». 

Mais qu’est-ce qu’un auteur en fait ? 

Larousse propose ces deux définitions :

–       Auteur : personne qui fait profession d’écrire, homme ou femme de lettres ; écrivain : Un auteur à succès. 
(Pas de pression ici évidemment, c’est simplement parce que Un auteur raté en exemple du Larousse sonnait moins bien).

–      Auteur : créateur d’une œuvre didactique, littéraire, artistique, etc : l’auteur d’un film.

Un auteur ne crée-t-il pas plus qu’une œuvre ?

N’est–ce pas vivre une expérience à part entière que de se plonger dans un livre qui nous embarque ?

Stephen King affirme “Books are a uniquely portable magic”.
(La traduction française est beaucoup moins explicite).

Un auteur ne serait–il pas un créateur d’expériences et son livre un vecteur d’émotions ?

D’ailleurs, ne serait–ce pas pour cette raison que de nouveaux termes sont apparus en littérature tels que les romans feel–good ou la bibliothérapie ?

Évidemment, chaque auteur.e a un style et chaque lecteur.trice a des attentes qui lui sont propres, si certain.e.s cherchent une lecture légère, d’autres préfèrent des lectures soutenues ou fantaisistes tandis que d’autres ne jureront que par des biographies ou des retranscriptions historiques.

Personnellement, j’aime les livres inspirés de situations réelles, ou tout du moins vraisemblables, qui m’embarquent, me touchent, m’émeuvent, me tiennent en haleine, me surprennent, me font réfléchir et surtout qui restent dans un coin de ma tête une fois refermés. 

C’est pourquoi, je me sentirai définitivement auteure lorsque je lirai un premier retour d’une personne que je ne connais pas (du tout) qui aura été embarquée et touchée par mon histoire et ces mots que j’ai choisis de mettre bout à bout.

Et vous ? Êtes–vous auteur.e ? 

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